Le camp enfants et ados par celles qui en parlent le mieux

Camp enfants

Chaque année, la Société SEP organise une semaine destinée aux enfants et adolescents dont l’un des parents est atteint de SEP. Ce camp offre un peu de repos aux parents qui souffrent de SEP et de l’insouciance et une multitude d’activités aux enfants, qui ont aussi l’occasion d’échanger avec leurs ami-e-s, de s’évader et de mieux comprendre la maladie. 

Interview au Camp enfants de la Société SEP, Les Mosses, Mercredi 7 août 2024

Pour connaître le camp de l’intérieur, trois participantes ont répondu à quelques questions. Natacha, 16 ans, participe à son 4ème camp. Camille, 14 ans, quant à elle, en est à son 3ème camp. Et Joëlle, 16 ans, fête ses 10 ans de camp cette année. Pour démontrer l’importance que le camp a eu dans leur vie, elles partagent quelques réflexions sur leur expérience.

Une deuxième famille 

Natacha et Joëlle le disent bien, les participant-e-s du camp enfants, c’est «clairement une deuxième famille». Selon Joëlle, ces jeunes ont «tous et toutes un peu plus de responsabilité que les gens de leur âge» et «aussi un peu plus de maturité». Si certaines petites embrouilles peuvent arriver comme dans tout groupe de leur âge, elles sont moindres et nettement moins fréquentes et ne prennent jamais de grande ampleur.  

Elles qualifient le camp comme une famille choisie car ce sont des gens «qui font partie de nos proches et de notre entourage, mais pas directement, on se voit une fois par année», raconte Joëlle. Avoir ce cercle d’amitiés sur le long terme permet d’avoir du recul sur certains éléments de la vie quotidienne «avec des gens qu’on ne voit pas tous les jours, avec d’autres regards.» ajoute-t-elle.  

Pour renforcer ces liens forts, ces jeunes se retrouvent de temps en temps durant l’année de manière informelle mais aussi dans le cadre d’autres prestations offertes par la Société SEP. Que ce soit durant: le week-end «Famille», la Journée des proches et dès cette année lors du week-end pour les enfants et ados dont un parent est touché par la maladie. Ces relations fortes créées au fil des années au camp enfants perdurent tout au long de l’année. 

Le monde des bisounours 

Le camp «représente un moment de soulagement. […] Vu qu’on est vraiment coupé de tout, qu’on n’a pas de téléphone, on profite à fond.» C’est «vraiment un petit coin de paradis ici et c’est juste une semaine de plaisir», rapporte Natacha. Camille confirme que le fait de ne pas avoir leur téléphone «c’est trop cool».

Le chalet dans le cadre idyllique des Mosses permet aux jeunes de passer une semaine à la montagne, loin de leur quotidien et de vivre des activités de loisirs variées, qu’ils n’ont peut-être pas l’occasion de vivre dans leur famille. Pour Natacha, «c’est un endroit très chaleureux, on s’y sent bien, le chalet est super, l’endroit est super». Pour Camille, «quand tu arrives au camp, tu poses tous tes problèmes, […] c’est le monde des bisounours.» Joëlle confirme que «ça fait aussi du bien d’avoir juste une semaine où on est coupé, on n’a pas besoin de penser à notre vie […] mais on peut juste profiter d’être là sans trop avoir de pression.» 

Un soutien inestimable 

«Je trouve que c’est intéressant de pouvoir parler de la maladie avec d’autres enfants qui sont directement concernés» raconte Joëlle. Dans le cadre du camp enfants SEP, les filles se sentent particulièrement écoutées et comprises par leurs pairs, il y a beaucoup de solidarité et une entraide exemplaire qui va au-delà des affinités personnelles et individuelles et au-delà des âges. Le camp leur offre un lieu où elles peuvent s’exprimer en toute liberté et dans un cadre sécurisant. Natacha relate qu’elle se sent «vraiment à l’aise de tout dire».

D’après Camille, «tout le monde est à l’écoute […] même si on n’est pas tous potes». Elle ajoute : «Je suis en sécurité ici, je peux parler de cette maladie parce qu’on est un peu tous dans le même bateau, c’est plus facile de s’ouvrir. Quand je parle de ça, les autres comprennent et on se sent moins seules.» Joëlle décrit ses pairs comme «des gens qui cherchent la même chose que toi, qui ont tout un point commun. […] C’est la même maladie, mais, par contre on a tous des points de vue différents.» Natacha précise : «Ce qui aide aussi beaucoup, c’est que ce soit d’autres enfants, parce que si on parlait à des gens de 40 ou 20 ans […] on n’aurait pas la même complicité.» 

Mieux comprendre la maladie 

Ce camp m’a clairement aidée à comprendre ce que ma mère avait», nous dit Natacha. En effet, le camp SEP aide les enfants à mieux comprendre la maladie de leur parent atteint de SEP et ainsi à diminuer certaines angoisses ou peurs. Joëlle raconte qu’il «y a eu de bonnes explications sur la maladie, comment elle touche les gens et qu’est-ce qui peut aider. Tous les ans, on en apprend un peu plus. […]

Franchement ça m’a vraiment aidée à comprendre et ça fait du bien de comprendre.» Camille partage : «Moi aussi le camp m’a permis de comprendre la maladie parce qu’au départ, ça ne m’intéressait pas de venir à ce camp et quand on m’a expliqué ce que c’était, j’ai compris et j’ai pris l’ampleur des choses et je me suis dit, si je reviens l’année prochaine, on va me réapprendre des trucs.»  
 

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